Ce 22 août dernier, Adina Grigoriu, CEO et co-fondatrice d’Active Asset Allocation a été interviewée par la journaliste Linda Labidi pour l’émission Objectif Croissance, par BFM Business.


Pour regarder l’interview complète :


Pour lire l’interview :

Linda Labidi : On poursuit avec vous Adina Grigoriu, bonjour !

Adina Grigoriu : Bonjour !

LL : Enfin une femme ! Merci d’être avec nous ! (Rires)

AG : Merci de m’avoir invitée.

LL : Alors, co-fondatrice et Directrice Générale d’Active Asset Allocation. Vous, votre métier, c’est la conception de solutions d’investissement on en parlera toute à l’heure, vous intervenez essentiellement auprès d’institutionnels. Est-ce que l’on peut parler d’encours conseillés c’est un petit peu ça votre métier ?

AG : Tout à fait. Nous conseillons les investisseurs sur la manière d’investir leur argent au travers d’algorithmes. L’algorithme est un concept vieux comme la finance, et nous avons apporté une vision différente de ce qu’est la mesure du risque. Donc là où tout le monde parle de volatilité, de valuate risk, qui ne veut en fait rien dire pour les investisseurs, nous sommes venus avec ce concept de perte maximale en capital (ou Drawdown comme diraient nos amis anglais).

Nous avons bâti nos algorithmes autour de la gestion de la perte maximale, en travaillant sur une approche de gestion des risques. Là aussi nous avons innové puisque lorsque l’on parle de gestion des risques il y a globalement 3 manières de faire : la diversification, la couverture de portefeuille, ou encore l’assurance de portefeuille. Les investisseurs opposent en général ces approches. Ce que nous avons apporté, c’est le fait de dire qu’il ne faut pas les opposer mais les utiliser ensemble de manière à faire de la gestion du risque une nouvelle source de performance pour le portefeuille.

Et cela a deux conséquences pour le client. Tout d’abord, à chaque fois que l’on prend une décision d’investissement, son objectif et ses contraintes sont au cœur du processus. Et in fine, il se retrouve avec une meilleure performance.

LL : C’est passionnant ! C’est vrai que dans votre secteur aussi il faut le dire, l’Intelligence Artificielle est venue comme ça bouleverser, bousculer les codes j’imagine favorablement. Qu’est-ce que cela a concrètement changé pour votre activité personnellement ?

AG : Nous avons intégré l’Intelligence Artificielle depuis plusieurs années et nous l’utilisons à plusieurs endroits. Par exemple, pour optimiser les algorithmes, il faut savoir que lorsque nous calibrons un modèle nous allons travailler sur des milliers de scenarii de marchés prospectifs avec à chaque fois un pas de décision mensuel et beaucoup de paramètres à ajuster.

Quand on a commencé, il fallait 8 semaines pour calibrer un modèle, aujourd’hui avec l’Intelligence Artificielle, il nous suffit de quelques heures et on est sûrs d’arriver à des optimums. C’est une manière de l’utiliser. Une autre manière est le développement d’algorithmes auto-apprenants. Nous travaillons sur des indicateurs de stress avancés sur les marchés actions pour pouvoir prévenir nos clients d’une crise à venir sur ces marchés.

LL : J’ai défini 3 grands pôles pour vos clients, dites-mois si c’est bon : institutionnels, fonds de pension et gestionnaires d’actifs, approximativement ? Nous avons entendu comment vous le faites, quelles sont leurs attentes précisément, quelles sont les attentes du marché aujourd’hui s’agissant de votre activité ?

AG : Il y en a plusieurs. Nous sommes dans un marché en mouvement, un marché très réglementé. D’ailleurs la loi Pacte qui vient de sortir est en train de bouleverser complètement le paysage et les cartes vont être redonnées entre des assureurs et des gérants d’actifs, par exemple, pour les nouveaux produits retraite. Donc les clients attendent à la fois une connaissance profonde du marché et des techniques, ce qui est bien sûr notre cas. Ils attendent aussi à ce que l’on soit force de proposition dans l’innovation. Ils attendent d’avoir en face d’eux des interlocuteurs qui les comprennent et qui comprennent les besoins de leurs propres clients.

LL : Qui ont peut-être toujours une longueur d’avance en termes d’innovation vous l’avez évoqué toute à l’heure, on a parlé d’Intelligence Artificielle. Il faut rappeler quand même que vous êtes une FinTech, qu’est-ce que le digital apporte aujourd’hui concrètement à votre entreprise ?

AG : Oui, donc jusqu’ici nous faisions uniquement des algorithmes et les clients utilisaient l’output (la sortie). Aujourd’hui nous avons encapsulé ces algorithmes dans une plateforme digitale avec une partie B2B pour permettre à nos clients (gérants typiquement) de suivre au jour le jour leurs portefeuilles, mais aussi d’avoir un reporting instantané, et de pouvoir introduire des vues de marché dans un modèle de risque donc il y a des choses assez sympathiques qui permettent l’interaction avec le client. De l’autre côté, nous avons développé toute une plateforme B2B2C pour aider les réseaux de distribution de nos clients, typiquement des assureurs, à faire toute la partie on-boardingclient, profilage de risque, etc. Mais aussi des simulateurs pour les aider à comprendre en quoi chaque décision qu’ils prennent va influencer leur objectif d’épargne.

LL : En 20 secondes : vous avez levé 4 Millions d’euros, à quoi servent ces fonds aujourd’hui ?

AG : Ils nous servent à continuer à innover, tant sur les algorithmes que sur l’Intelligence Artificielle et sur le digital. Donc effectivement nous avons le plaisir d’avoir aujourd’hui à notre capital Allianz, MAIF et un fonds d’investissement de la Région Sud.

LL : Merci d’avoir été avec nous, nous suivrons cela !

AG : Merci à vous.