Face à l’évolution rapide des pratiques financières, la protection des investisseurs est devenue une priorité. En 2023, plus de 182 visites mystères ont été effectuées pour évaluer les pratiques bancaires, révélant que seulement 20 % des entretiens entre le conseiller et son client respectent pleinement les critères de durabilité. Pour combler ces lacunes et garantir des investissements plus responsables, des efforts de suivi par l’AMF (Autorité des marchés financiers) sont mis en place, et des solutions digitales innovantes font surface.
Les visites mystères de l’Autorité des Marchés Financiers
Visites mystères de l’AMF pour renforcer la protection des investisseurs
L’AMF organise des visites mystères, tant dans les agences bancaires qu’en ligne, afin d’examiner les pratiques de commercialisation des instruments financiers. Ces visites ont pour objectif de vérifier la bonne application de la directive sur les marchés d’instruments financiers (MIF 2), laquelle a été mise en place pour renforcer la protection des investisseurs.
Il est important de noter que ces visites mystères ne sont pas utilisées comme un outil de contrôle ou de sanction. Elles sont plutôt conçues comme un moyen de suivi et d’amélioration continue des pratiques existantes. Grâce à ces observations, l’AMF peut identifier des domaines nécessitant des améliorations et, ainsi, promouvoir des pratiques plus transparentes et conformes aux régulations en vigueur, garantissant une meilleure protection des investisseurs.
Campagne de l’AMF sur les préférences du client en matière de durabilité
La dernière campagne de l’AMF a été réalisée entre septembre 2023 et mars 2024 auprès des établissements bancaires. Cette étude avait pour objectif de se concentrer sur l’importance de la connaissance du client, en mettant particulièrement l’accent sur la collecte des préférences en matière de durabilité. Cette initiative vise à évaluer la qualité des questions posées aux clients, la pertinence des conseils fournis et la nature des produits d’investissement proposés.
Pour cette campagne, 182 visites mystères ont été effectuées dans 12 grandes banques de réseau. Deux types de profils d’épargnants se sont présentés en agences bancaires :
- Un profil potentiellement intéressé par la réalisation d’un investissement durable.
- Un profil exprimant spontanément son désir d’investir de façon durable.
Dans les deux cas, le visiteur mystère disposait d’une épargne financière comprise entre 60 000 et 105 000 euros. Ces visiteurs étaient à la recherche de conseils en investissement et prêts à prendre des risques pour valoriser leur capital sur une période de dix ans, tout en optant pour des placements durables.
Cette campagne permet à l’AMF d’évaluer comment les banques prennent en compte les préférences de durabilité de leurs clients et de s’assurer que les produits proposés répondent à ces attentes.
Résultats : collecte insuffisante des préférences de durabilité
Le constat de cette campagne est sans appel : la collecte de durabilité des clients reste encore partielle et insuffisante. Les résultats révèlent que la majorité des conseillers bancaires ne sont pas encore à l’aise avec la collecte des préférences de durabilité des clients, ces dernières étant insuffisamment recueillies et expliquées.
Recueil insuffisant des préférences durables
Les préférences de durabilité doivent être recueillies précisément et obligatoirement sur trois axes : la taxonomie, le règlement européen SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation), et les « principales incidences négatives », ou PAI (effets négatifs sur les facteurs de durabilité liés aux décisions d’investissement et aux conseils fournis).
Lors de l’entretien, ces préférences ont été expliquées dans un cas sur deux, généralement de manière succincte. La collecte de ces préférences par un questionnement détaillé sur chacun des trois axes n’a été observée que lors de moins d’un entretien sur cinq.
Manque de clarté et de pédagogie des conseillers
Dans plus d’un entretien sur deux, les visiteurs mystères ont jugé que les conseillers manquaient de clarté et de pédagogie. Dans deux cas sur trois, il a été constaté que les conseillers ne connaissaient pas suffisamment le thème de la finance durable.
Cette campagne s’est déroulée un an après l’entrée en vigueur de l’obligation de recueillir les préférences des clients en matière de durabilité (août 2022). Toutefois, elle a coïncidé avec l’entrée en application des orientations de l’ESMA (octobre 2023), qui précisent les modalités de cette collecte. Il est donc possible que les conseillers bancaires soient encore en phase d’adaptation à ces nouvelles exigences.
Comment améliorer la collecte des préférences de durabilité ?
Pour améliorer la collecte des préférences de durabilité et la qualité du conseil fourni aux clients, il est crucial de renforcer la formation des conseillers bancaires et de leur fournir les outils adéquats.
Initiatives de l’AMF pour améliorer la collecte des préférences de durabilité
Afin de soutenir le secteur financier dans cette démarche, l’AMF propose un module sur la finance durable dans le cadre de la certification professionnelle. Ce module a pour objectif de développer un socle de compétences commun pour les conseillers et de les rendre capables de collecter efficacement les préférences de durabilité de leurs clients.
Pour favoriser l’amélioration des pratiques, l’AMF a entrepris une série de rencontres avec chacun des établissements visités. Lors de ces rencontres, les résultats de la campagne sont discutés, des axes d’amélioration sont proposés et les éventuelles difficultés rencontrées sont abordées. Cette démarche vise à aider les établissements à mieux comprendre les attentes réglementaires et à améliorer la qualité de leurs services.
Les solutions digitales complémentaires proposées par Active Asset Allocation
Active Asset Allocation propose, via sa plateforme digitale Coanda, des outils innovants pour aider les conseillers à collecter les données relatives aux préférences de durabilité des clients.
Coanda permet de recueillir les préférences de durabilité du client pour élaborer son profil d’investisseur sur les trois axes clés : la taxonomie, le règlement européen SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation), et les Principales Incidences Négatives (PAI). Cette collecte assure que le portefeuille du client soit aligné avec ses attentes en matière de critères durables préalablement communiquées aux conseillers.
Au-delà de ce recueil, Coanda permet de construire des portefeuilles en adéquation avec les préférences de durabilité du client. Une fois ces préférences établies, le conseiller analyse la conformité du portefeuille. L’outil intègre automatiquement les données ESG des annexes précontractuelles SFDR, facilitant ainsi le contrôle de l’adéquation des investissements durables (SFDR), de la taxonomie et des principaux impacts négatifs (PAI) spécifiés par les clients. Si le portefeuille ne répond pas aux seuils indiqués par le client, une alerte est générée, signalant que le portefeuille n’est pas conforme en termes de durabilité. Le conseiller peut alors ajuster le portefeuille en conséquence.
Une fois le portefeuille optimisé, le conseiller peut télécharger une synthèse d’investissement, qui inclut un résumé de l’analyse de durabilité. En fournissant ce document au client, celui-ci est informé de manière claire et transparente de la manière dont ses souhaits d’investissement durable ont été pris en compte.
Vous souhaitez équiper vos conseillers des outils adéquats pour collecter les préférences de durabilité de vos clients et vérifier leur adéquation avec le portefeuille proposé ? Prenez rendez-vous avec l’un de nos experts !