L’assurance est souvent perçue comme un secteur rigide, ancré dans des normes strictes et des processus bien définis. Pourtant, au croisement de l’innovation et de la réglementation, une véritable révolution est en marche. Lors de l’InsurDay 2024, le débat autour de « l’innovation et de la réglementation : le dilemme de la poule et de l’œuf » a illustré comment ces deux forces, parfois perçues comme antagonistes, peuvent s’enrichir mutuellement pour transformer en profondeur le secteur de l’assurance.
Les experts présents, Adina Grigoriu, fondatrice d’Active Asset Allocation, et Michel Agou, directeur de l’ingénierie financière à la Carac, ont partagé leur vision lors d’un échange captivant animé par Lucie Halpérin-Stefani, Sales Manager chez LinkedIn. Ensemble, ils ont démontré que l’innovation n’est pas une menace pour la réglementation. Bien au contraire, elle agit comme un moteur capable de créer de nouvelles opportunités. Leur partenariat illustre parfaitement une collaboration réussie entre une institution centenaire et une fintech agile. L’innovation devient alors un outil indispensable pour respecter les nouvelles réglementations tout en explorant de nouvelles perspectives.
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L’innovation comme levier de transformation
Adina Grigoriu a expliqué comment Active Asset Allocation soutient les acteurs de l’épargne grâce à des outils digitaux avancés. Ces solutions permettent de mieux comprendre les besoins des clients tout en répondant aux exigences de la réglementation. Par exemple, la loi Industrie Verte oblige à inclure des critères environnementaux dans les produits financiers. MiFID II, quant à elle, impose une transparence accrue et un alignement précis entre les profils des clients et les produits proposés.
Selon Adina, ces contraintes ne sont pas des obstacles mais des opportunités pour transformer les pratiques du secteur.
« Parce que si on écoute les gens autour de soi, ils vous racontent leurs problèmes, et donc ils vous disent quels sont les points sur lesquels on peut les aider »,
a-t-elle affirmé. En pratique, Active Asset Allocation a su faire de ces exigences des moteurs d’amélioration continue. Ces outils renforcent la compétitivité des institutions qui les adoptent.
Michel Agou a illustré cette approche avec l’exemple de la Carac. Cette mutuelle centenaire a modernisé ses processus grâce aux solutions d’Active Asset Allocation. En remplaçant des tableurs Excel par des systèmes automatisés via API, la Carac a réduit les erreurs dans ses calculs ou ses rapports, et renforcé son efficacité globale. Ces transformations permettent ainsi de répondre de manière proactive aux attentes des adhérents en offrant des services plus transparents et personnalisés.
La loi Industrie Verte est un bon exemple de ces opportunités. Elle impose aux assureurs de diversifier leurs portefeuilles avec des investissements non cotés. Cette obligation soutient des projets écologiques et locaux tout en renforçant la transparence des offres. Pour les acteurs comme la Carac, ces nouvelles exigences favorisent une évolution durable des pratiques tout en proposant de nouvelles valeurs ajoutées aux clients.
Une réglementation au service de l’innovation
Contrairement à certaines idées reçues, la réglementation ne freine pas l’innovation. Elle fixe un cadre qui garantit la sécurité, la transparence et la confiance des acteurs du marché. Comme l’a expliqué Michel Agou,
« Vous allez peut être sourire, mais on aime la réglementation. Pourquoi on l’aime ? Parce qu’elle nous donne un cadre. Elle nous donne des règles et nous permet d’assurer et de protéger nos adhérents »
Cet équilibre est essentiel, notamment face aux nouvelles attentes sociétales.
En effet, les Français attachent de plus en plus d’importance aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs placements. Deux tiers des Français accordent de l’importance aux enjeux de développement durable. Avec une épargne cumulée d’environ 4 000 milliards d’euros, ils disposent d’un levier considérable pour influencer le secteur financier. Les nouvelles lois comme Industrie Verte, encouragent ainsi à des placements plus responsables.
Ainsi, loin d’être un dilemme, la relation entre innovation et réglementation devient un cercle vertueux. Cette collaboration exemplaire montre que, grâce à des partenariats stratégiques, les organisations financières peuvent non seulement respecter les réglementations, mais aussi transformer ces contraintes en leviers de croissance.
Et si, à l’instar de la poule et de l’œuf, innovation et réglementation étaient simplement indissociables ?
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