Les défis inhérents à la sécurité des données, à la lenteur des processus internes, aux risques opérationnels et à l’incompatibilité des systèmes constituent autant d’obstacles à la collaboration entre une compagnie d’assurance et une startup. Cependant, c’est lors de l’édition 2023 de l’InsurDay, la journée dédiée à l’innovation dans l’assurance organisée par Finance Innovation, que ces obstacles ont été surmontés pour mettre en lumière les avantages d’une collaboration entre les compagnies d’assurance et les startups.

Adina Grigoriu, Présidente et co-fondatrice d’AAA, a pris la parole lors d’une conférence axée sur la valeur ajoutée, en se concentrant particulièrement sur la manière dont les startups contribuent à enrichir le secteur de l’assurance.

 

InsurDay 2023

 

Chez Active Asset Allocation, notre expérience de plusieurs années de collaboration avec les compagnies d’assurance se reflète tant dans nos services d’ingénierie financière que dans le déploiement récent de nos solutions digitales. Étant l’un des types de clients avec lesquels nous travaillons le plus, la collaboration avec les assureurs est une évidence pour nous. Nous sommes fiers de contribuer au secteur de l’assurance en apportant notre expertise et nos solutions innovantes, et nous continuons à renforcer ces partenariats fructueux au fil du temps.

 

Découvrez un extrait de l’intervention d’Adina lors de l’InsurDay 2023…

 

Le Make or Buy, l’éternel débat

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Comment démontres-tu ta valeur toi qui proposes des outils, notamment pour les conseillers, où la discussion sur le make or buy est fréquente : « Dois-je m’appuyer sur mon réseau humain, ou utiliser la technologie, sachant que la réalité se situe quelque part au milieu, évidemment. » Comment as-tu vécu ces changements, en particulier sur la question du won’t do, et comment de gros acteurs technologiques ont contribué à évangéliser le marché et à accélérer l’adoption de tes solutions ?

Je suis d’accord, effectivement, Salesforce a évangélisé le marché. Ce qui a également donné un grand coup de pouce, c’est le Covid. Des gens qui ne voulaient presque pas toucher un ordinateur se sont retrouvés à utiliser des outils tels que Zoom ou Teams tout au long de la journée. Il y a eu une forte impulsion vers la digitalisation de tout ce qui pouvait l’être, notamment la relation client pour les conseillers, mais aussi au sein des sociétés de gestion avec des gérants travaillant depuis chez eux ou bien le fait d’avoir des équipes en télétravail du côté opérationnel des assureurs. On a vu que cela était possible, ce qui a ouvert la porte à de nombreuses opportunités.

 

Il y a des choses auxquelles les assureurs ou les asset managers ne veulent pas déléguer. Par exemple, l’allocation d’actifs est quelque chose qu’ils ont du mal à déléguer, c’est presque viscéral pour eux. Les conseillers ont une approche similaire.

 

Avec notre place de marché Coanda, nous proposons de leur donner une vision des performances des gestions pilotées, des performances des experts, pour que les conseillers puissent examiner leurs portefeuilles, dont ils connaissent les performances, et se dire « Je fais vraiment un meilleur travail que Rothschild, que Amundi, ou que n’importe qui. » Dans ce cas, ils devraient continuer. Ou, au contraire, « Ma performance n’est pas très différente, autant me concentrer sur les clients« , voire « Je suis à l’ouest, j’oublie« . Le numérique permet d’ouvrir les yeux des gens et de leur donner la possibilité de choisir.

 

Il y a également le ‘nice to have‘ et le ‘must have‘. Effectivement, dans le ‘nice to have‘, c’est difficile. Vous pouvez ramer, moi ça fait 13 ans que je rame sur certaines choses. Et le ‘must have‘, ce sont typiquement les choses régies par la réglementation, quand il faut être conforme. Aujourd’hui, ce qui nous aide, je pense, plus que tout, c’est que toutes les équipes de tous les instituts de la place, notamment les assureurs, sont surchargées jusqu’en 2025, donc ils sont bien obligés de faire avec nous. »

 

La valeur ajoutée d’une FinTech chez les assureurs

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Adina, cela fait maintenant quelques années que tu as réussi à attirer un investisseur corporate. Perçois-tu une différence dans sa manière d’appréhender la relation avec toi et ta société par rapport à un acteur plus traditionnel ? Y a-t-il des enseignements que les startups présentes dans la salle pourraient tirer de ton expérience, ou, à l’inverse, des entreprises corporate envisageant d’investir qui pourraient bénéficier de ton point de vue en tant que CEO d’une startup collaborant avec un investisseur corporate ?

Effectivement, nous avons levé des fonds en 2019, presque 4 millions. Parmi ceux qui m’ont apporté les financements dont j’avais besoin à l’époque, il y avait un fonds classique régional, et deux VC issus de compagnies d’assurance très différentes. Le VC bienveillant n’avait aucune connaissance du marché ni d’ambition à ce sujet, mais il nous a beaucoup aidé en fournissant les fonds nécessaires.

 

Il est important de noter que ce ne sont pas les compagnies d’assurance elles-mêmes qui sont entrées au capital. Comme vous le savez tous, il existe une barrière étanche entre la compagnie d’assurance ou l’institution et son VC. C’est crucial.

 

Avec l’un d’entre eux, j’ai réalisé de nombreux projets, dans une démarche constructive. Nous avons déployé avec eux absolument tout ce que nous faisons, et à mesure que nous introduisons de nouvelles initiatives, ils manifestent de l’intérêt. C’est une expérience très enrichissante.

 

Quant à l’autre, nous n’avons rien entrepris avec eux.

C’est intéressant. Deux entreprises corporate ont investi, l’une avec laquelle vous avez travaillé, l’autre non. Cela montre qu’il n’y a pas de règles. Il est important de le garder à l’esprit, car les entrepreneurs ont souvent peur de lever des fonds auprès de corporates en se disant : « Ah non, je ne veux pas cette entreprise corporate, sinon je ne pourrai pas travailler avec les autres ». 

 

FinTech et Assurance, l’alliance parfaite

Bien que la perspective d’une collaboration entre une FinTech et une grande compagnie d’assurance puisse susciter des appréhensions initiales des deux parties, chez AAA, nous avons su en tirer le meilleur parti.

La MAIF, notre client de longue date et la grande assurance mutuelle française, est l’un de nos partenaires depuis 2018. Ensemble, nous œuvrons de concert pour introduire continuellement de nouvelles solutions digitales, visant à renforcer les processus de vente et de conseil. Parmi celles-ci : des simulateurs d’épargne, des outils de transmission, de suivi et de reporting des gestions pilotées, des parcours de profilage de risque, ainsi qu’un écran de suivi des stratégies de gestion pilotée.

Notre collaboration avec la MAIF a récemment été récompensée lors du concours Les Cas d’Or du Digital. Nous avons eu l’honneur de remporter le Prix Argent Transformation Digitale, mettant ainsi en lumière les solutions digitales déployées au sein de la grande mutuelle française, catalysant ainsi sa transformation digitale.

Cette distinction vient renforcer notre détermination à repousser les frontières de l’innovation. Elle nous incite à aller encore plus loin dans nos partenariats avec les compagnies d’assurance, avec pour objectif de proposer des solutions toujours plus novatrices. Notre engagement envers l’excellence dans le domaine digital demeure plus fort que jamais, guidé par la volonté de répondre aux besoins changeants de nos partenaires et de l’industrie de l’assurance dans son ensemble.

 

Retrouverez l’entièreté de la conférence « Le financement : recentrer l’insurtech au coeur de la croissance » en vidéo :

© InsurDay, Finance Innovation